Entretien avec Ramón Ferrer CEO de Novasol Spray

Entretien avec Ramón Ferrer CEO de Novasol Spray. Au fait vous connaissez Novasol pour sa gamme, ses produits, ses peintures, mais connaissez vous son CEO ?

Cette année, Novasol fête ses 40 ans dans le monde de la peinture et de l’emballage de peinture en spray.Quelle est la mission et la vision de Novasol spray ?

40 années pour tous ceux qui travaillent dans l’entreprise n’est pas rien. Même si je n’aime pas regarder le passé, force est de constater que tous ceux qui sont passés par ici ont fait de Novasol ce qu’elle est devenue aujourd’hui.
Un héritage que nous n’oublions pas car ce sont elles qui nous ont aidé à croire dans notre mission: créer, fabriquer, vendre des peintures de tous types et accessibles aux plus grand nombre.

Bien que notre mission soit bien entendu de prioriser notre propre marque, nous n’excluons jamais de participer à la mise en spray d’autres peintures.

La vision de Novasol sera de nous convertir en la marque de référence des peintures en spray, pas seulement pour la taille mais aussi pour la qualité de nos produits, notre service et l’accessibilité de nos sprays.

Quelle est son âme ?

Sans aucun doute et bien que la réponse peut prêter à sourire, c’est bien notre personnel qui est l’âme de Novasol. Si je devais le définir comme une personne se serait un singe bleu avec un sourire. Nous sommes comme ça, des travailleurs simples.

Comment vous voyez la peinture depuis ces 40 dernières années ?

Elle n’a rien à voir avec ce qui se faisait dans les années 80. Même depuis les années 2000, la peinture en spray a changée.

  • Au niveau technique, et pour répondre au besoins environnementaux, il y a eu un pas de géant. Non seulement, pour les matières premières mais aussi pour les solvants.
    Nous sommes passés d’une utilisation de peinture synthétique avec du toluène et des pigments de plomb à des peintures acryliques en base aqueuse avec des pigments organiques.
    Quel changement ! Un pas de géant dont nous nous sentons vraiment fiers!
  • Au niveau social, les transitions sont un peu plus compliquées. Il y a quelques années par exemple, un ami chimiste me racontait que les premières peintures en base aqueuse sorties sur le marché ont rencontrées des problèmes. Les gens se demandaient pourquoi ça ne sentait pas l’odeur de solvant ?
    Nous en sommes arrivés à ce point avec la peinture en spray, bien que les gens sont de plus en plus informés et conscients également que d’autres façons de faire existent.

Peut on dire maintenant que les gens sont donc au courant de ce qu’est de la peinture en spray ?

Même si les gens bien sûr savent ce qu’est une peinture en aérosol, il continue à y avoir beaucoup de confusion. Cela fait 25 ans que je suis dans le milieu de la peinture, et bien qu’à cette époque déjà les gaz CFC étaient interdits, on continue à entendre de nos jours que les sprays abîment la couche d’ozone.

Pour en revenir à la question précédente, c’est notre travail aussi d’informer les gens sur les produits qu’ils achètent. Et si vous choisissez le bon dans toute la gamme du marché, il sera aussi inoffensif qu’un déodorant en spray.

Le marché de la peinture en spray est florissant ?

La peinture en spray a de l’avenir et continuera comme ça je pense. La preuve en est, le nombre de concurrents (ou parfois d’imitateurs) que nous avons. C’est énorme!

Chaque fois, une marque née, sort des produits et ils finissent plein de poussière dans les rayons. Bien que le marché grandisse, il n’est pas infini. C’est un produit de niche, pas un milieu ouvert à tous.

Comment voyez vous le futur de la peinture en spray ?

Nous voyons comment les multinationales ou les fonds d’inversion engloutissent les petites et moyennes entreprises. Le plus préoccupant est leur manière de faire. Ils ne veulent pas faire grandir l’entreprise, ils veulent juste qu’elles leur rapportent.

Nous espérons vraiment rester en marge de tout ça avec d’autres du milieu, car nous avons une vision un peu plus romantique du modèle économique de nos entreprises.

40 ans Novasol

Et le futur vis à vis des changements législatifs qui priment les processus de fabrication plus respectueux de l’environnement, vous le voyez comment ?

Techniquement les peintures sont et seront de plus en plus durables. Nous trouverons des procédés pour générer de la pression sans perte comme le font déjà les GLP.

Nous utiliserons également du matériel biodégradable. Le futur reste à écrire, et la peinture aura son mot à dire.

Novasol Spray est donc en train de travailler à ce futur que vous prévoyez ?

Complètement oui ! 60% des projets du département R&D se font en base aqueuse. Cela se traduit par des gammes mises à jour constamment avec ces méthodes. Notamment notre marque Pintyplus que nous voulons comme un exemple à suivre ou du moins une marque qui va rythmer les autres.

Quelles sont les moyens qui vont vous aider à avoir de la croissance dans les prochaines années ?

La spécialisation est la clé. Nous sommes beaucoup dans le milieu, et si nous ne nous démarquons pas, nous finirons tous par vendre la même chose.

À côté de ça, les consommateurs sont de plus en plus exigeants et demandent des solutions innovantes. C’est pourquoi dans notre catalogue, nous disposons d’une multitude de peintures qui vont des applications les plus communes, à celles plus spécifiques.

De quoi tu te sens le plus fier en tant que CEO de Puntyplus ?

Pour commencer je dirai d’avoir maintenu l’entreprise à flot ! En 2008 en pleine crise financière, nous avons dû nous adapter et abandonner notre production de cosmétiques pour incompatibilité avec les lignes de production.

Des années plus tard, c’était au tour des produits de fête. Sans les produits de cosmétique comme les laques pour les cheveux, ce n’était plus assez rentable de continuer dans cette voie.

Nous nous sommes recentrés principalement sur notre mission première: la fabrication de peintures en sprays. En 2019, nous avons eu un terrible incendie dans un entrepôt et là récemment la pandémie mondiale.

Survivre a été un véritable exploit dont le mérite est de m’être entouré de gens très doué professionnellement et humainement parlant. Ça fait partie des choses dont je suis le plus fier.

Pour le reste, nous avons doublé voire bientôt triplé les ventes en cette période. Nous avons également donné un coup d’accélérateur sur la transformation digitale. Egalement, nous continuons d’exporter de manière importante sur les 4 continents et avons incorporé la marque NBQ spray à notre cause pour le marché du graffiti.

Bien entendu, il nous reste encore beaucoup de chemin à parcourir. En 2007, j’ai repris la succession de Montse Turdiu, qui elle aussi pourrait écrire beaucoup sur l’histoire de Novasol, avec ses anecdotes et les crises surpassées, et mon devoir est de continuer à faire prospérer Novasol avec le même état d’esprit pour que celui qui vienne après y trouve une entreprise saine dirigée vers le futur et sans complexes.

Novasol doit continuer au delà des noms qui se succèdent et nous travaillons dans ce sens afin que ce soit un projet collectif mené par les personnes qui le compose.

Ràmon Ferrer CEO de Novasol, que changeriez vous si vous pouviez revenir dans le passé ?

Rien ! Je ne changerai rien, car je considère que tous les échecs nous rendent meilleurs. Dans notre institution, l’erreur fait partie de l’apprentissage si elle n’est pas répétée.